Concorde : des voyages de préparation

Du Grand Duché de Luxembourg à l’Écosse, on apprivoise la bête
Juillet 2019
400 jours
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Une des raisons qui nous a poussé à acheter le motorhome en Belgique, c’est notamment le fait de pouvoir le tester et l’aménager en Europe. Et on ne s’en est pas privé ! Dans la chaleur, le soleil, la pluie, la neige et le vent… tous les climats ont été traversés ! On voulait aussi rester autonome, et ne pas s’arrêter tous les soirs dans un camping, pour que les conditions de vie soient le plus proche possible de notre voyage en Amérique. Il fallait qu’on apprenne...

Petit récapitulatif des voyages réalisés pendant les deux années qui ont précédé notre départ

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Notre première sortie en motorhome. Et on peut dire qu’elle commençait sur les chapeaux de roues. Le jour du départ, le Concorde n’était toujours pas prêt chez le concessionnaire où il devait être livré. Il manquait les plaques d'immatriculation. Heureusement, elles sont arrivées dans l’après-midi. Le temps de quelques explications sur le fonctionnement des systèmes, de remplir la paperasse, de rentrer à la maison, de charger les bagages, d’embarquer les enfants chez Grapy et Grany… on était - plus ou moins - prêts à partir. Il était déjà 22h et on était déjà fatigué !

L’idée était de rejoindre Edna, qui avait eu une réunion à la ville de Luxembourg, et qui nous attendait sur place. Elle avait eu la clairvoyance de se réserver une chambre d’hôtel, avec un parking juste en face. On y est arrivé à 1h du mat’. On était crevé, mais on était content. C’était notre premier bivouac. Un premier dodo dans le Concorde.

Une cour d'école : le premier bivouac à Luxembourg ! 

On n’avait pas vraiment préparé ce voyage. On savait juste qu’on partait quelques jours, qu’on n'était pas si loin de la maison et qu’on pouvait revenir quand on voulait. On comptait sur notre connexion internet pour trouver des infos et nous guider. Sauf que, notre connexion internet, elle n’a jamais fonctionné au Luxembourg !

On a donc repris les bases et on a fonctionné “à l’ancienne” : trouver un office du tourisme, se renseigner sur place, faire le plein de dépliants touristiques et y aller au feeling…. On était maladroit, on ne savait pas vraiment comment voyager avec un camion de 6 tonnes… mais on y est arrivé ! Et on a adoré !

Les choses qu’on a apprises pendant ce voyage :

  • Le fonctionnement des différents systèmes : l’eau, le gaz, l’électricité, le chauffage, les toilettes, les vérins hydrauliques…
  • Comment trouver un endroit pour dormir : les interdictions de stationnement dans certaines zones touristiques, les parkings des cimetières, qui sont souvent des bons plans pour dormir (il y fait calme, et on est pas trop loin du centre)
  • Le mode de vie nomade : c’est génial de s’arrêter sur un parking pour faire ses courses et de remplir le frigo directement depuis le caddie… C’est encore mieux de pouvoir assister à un concert en plein air dans la forêt de Bersdorf, et de pouvoir, juste avant, prendre une douche et cuisiner…
  • Ne pas devoir tout planifier : la liberté de mouvement est indescriptible. On peut prendre le petit déjeuner quelque part, le dîner ailleurs et le souper à un autre endroit. On garde le même confort et on voit plein de choses. Quand on se lève, on ne sait pas encore où on va dormir le soir. Cela peut être angoissant, au début, quand on veut tout maîtriser, mais on s’y fait, on apprend à lâcher prise et cela devient un atout.
  • Un motorhome, c’est encombrant, et on n’est pas aussi mobile qu’une voiture. Il faut oublier les centre-ville et c’est pas toujours évident si on veut aller chez le commerçant du coin. Il faut qu’on prenne des vélos !
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On voulait tester le Concorde dans la chaleur. On a été servi ! 38°c dans le Nord de l’Italie ! Et on a tenu ! On a failli craquer, on a failli brancher l’airco, mais on a tenu !

La région est superbe : le Lago d’Orta, le Lago Maggiore, Ascona (CH), le Lago di Lugano, le Lago di Como, les petits villages de Cinque Terre sur la côte méditerranéenne, les Alpes italiennes....

Ce qu’on a appris :

  • Les grandes régions touristiques, principalement sur les côtes, ne sont pas faites pour un séjour agréable en motorhome. La densité de touristes est telle qu’il y a des interdictions partout, et il est presque impossible de trouver un endroit sympa pour bivouaquer. On a beaucoup dormi sur des parkings. Pas terrible donc. Il faut donc y aller en dehors de la saison touristique ou se replier sur l’intérieur des terres.
  • A cause de notre autonomie, on a finalement très peu de contact avec les locaux. Il y a la barrière de la langue, bien sûr, mais si on veut rencontrer des gens, il faut faire l’effort d’aller vers eux.
  • En Europe, l’application Park4Night est très utile ; elle partage des endroits de bivouacs entre les utilisateurs. Et on avait vérifié que notre connexion internet fonctionne avant de partir ! On s’améliore !
  • Les petites routes de montagnes ne sont pas adaptées au gros bahut. Surtout quand une route mène à un cul de sac et qu’il faut faire demi-tour. Le pare-choc arrière s’en souvient encore : il a raclé l’asphalte. On a mis en pratique ce qu’on avait lu des milliers de fois : il faut faire attention au porte-à-faux arrière, car ça accroche ! On confirme !
  • On s'est fait virer pour la première fois d’un endroit ! Rien de traumatisant, on avait dormi sur un parking et on allait partir de toute façon. Mais c’est vrai que c’est pas gai.
  • Les ventilateurs dans les lanterneaux au plafond, c’est indispensable ! Les moustiquaires à toutes les fenêtres aussi ! Cela nous a permis de tenir sous des chaleurs étouffantes. On peut, en quelques minutes, ouvrir toutes les fenêtres, mettre les ventilateurs en route et un courant d’air traverse le motorhome. Quand le soleil se couche et qu’on veut passer une bonne nuit, c’est génial.
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Au cœur de l’automne, au milieu du mois de novembre, on voulait tester notre chauffage. Les températures étaient encore au-dessus de zéro, on ne risquait donc pas l’hypothermie en cas de problème technique.

On a quand même eu froid et on a eu trop chaud : un problème avec le thermostat qui ne se déclenchait pas : il chauffait mais ne s’arrêtait pas à la température demandée. Si on voulait chauffer, on devait le mettre sur 30°c, mais il ne s’arrêtait jamais. On avait trop chaud. On a fini par trouver le problème : la sonde du thermostat était mal enclenchée ! Problème réglé.

Un week-end avec les tontons et Mickey. 
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Il fallait qu’on le teste en hiver : SOUS la neige, pour voir comment est le confort à bord, et SUR la neige, pour tester son comportement routier. Et on peut dire que ça s’est bien passé.

Ce qu’on en a retenu :

  • L’isolation thermique est très efficace. On s’attendait à des parois froides, mais on ne les a pas ressenties. En quelques minutes, le chauffage réchauffe les quelques mètres cubes de l’habitacle. On est comme à la maison. Même s’il fait -5°c dehors.
  • Le double plancher chauffé a fait des merveilles. On se balade pieds nus sans problème, et les réservoirs d’eau restent hors gel.
  • A la fin de chaque nuit, la condensation recouvre les fenêtres, c’est normal. On est quand même 6 à respirer dans un volume restreint ! Il suffit d’aérer et de frotter les fenêtres et on est reparti pour la journée.
  • La couverture isolante sur le pare-brise avant est indispensable. Car c’est par là que le froid rentre dans la partie habitée. Heureusement, une tenture retient une partie du froid.
  • Il a neigé sur les routes de montagne, et le Concorde n’a pas bronché. On a même pas dû mettre les chaînes !
  • Dormir au pied des pistes, être le premier le matin et le dernier le soir, sentir l’ambiance de la nuit qui tombe sur les pistes : c’est génial !
  • On a vécu à 6 pendant 8 jours dans quelques mètres carrés, entre les pantalons de ski qui sèchent, les bottines mouillées, les paires de ski enneigées… C’était le grand défi de cette semaine : cohabiter et que chacun trouve son espace. Ca a marché ! pas toujours facilement, mais ça a marché !
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Maintenant que le bivouac sous la neige était une chose acquise, on voulait aller un pas plus loin : monter en altitude et profiter de la station de Malbun, au Liechtenstein. Un retour aux sources… On avait juste ajouté une difficulté supplémentaire, histoire de pimenter le séjour en ajoutant 2 invités : Grapy et Grany… histoire de voir si on peut vivre à 8.

On n’a jamais pu tester ! Un problème électrique 2 jours avant le départ nous a freiné dans notre élan. Changement de programme, c’est à Barret de Lioure que nous avons passé les vacances de Pâques, en famille. On oublie donc. Le problème électrique est réglé depuis lors.

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Lorsque Santiago a fêté ses 13 ans, il a invité ses copains pour un petit jeu de piste dans la campagne ecaussinnoise. Le jeu se terminait en lisière de forêt, où nous avions installé le Concorde en mode bivouac. Petit barbecue sous la pluie, suivi d’une soirée cinéma à l’abri du motorhome. Le record d’occupation est battu : 10 personnes ont dormi dans le Concorde ! Bon, y en avait partout, et on ne le referait pas tous les jours ! Fallait pas qu’y en ait un qui doive aller aux toilettes en plein milieu de la nuit ! Record battu et jamais égalé !

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Un petit week-end tranquille en Belgique, dans la magnifique région campinoise. Le paradis des vélos, des pins et du sable. On pratique pour la première fois le “bivouac en patrouille” puisque Miriam, Etienne, Cloé et Gabriel nous ont rejoint sur place. Même si notre apéro en terrasse a été interrompu par des moustiques très vilains, on en garde un chouette souvenir.

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Cela faisait des années que l’Ecosse nous faisait envie. Avec l’achat du motorhome, le projet devenait réalisable, car il permettait de se déplacer pour découvrir ce magnifique pays. On teste donc sous la pluie et pendant 3 semaines.

On a découvert les Highland Games, le Loch Ness, l'Île de Skye, le château de Dunrobin, etc. Ce qui est génial, en Ecosse, c’est que le camping est autorisé partout (sauf là où il est interdit, la nuance à son importance). Et on ne sera pas déçu. Chaque bivouac est une merveille. On trouve des coins pour dormir au bord de l’eau, au milieu d’une forêt, à côté d’un petit village…

Un peu comme notre tout premier bivouac au Luxembourg, notre voyage s'est terminé sur les chapeaux de roues, avec une énième panne électrique (toujours la même, mais je vous jure, cette fois elle est réglée, on a plus eu de problème !), un dépanneur qui ne vient jamais, un ferry qui n’attend pas, les enfants qui partent quand même prendre le bateau avec Edna, le dépanneur qui finit par arriver, le moteur qui finit par démarrer et les retrouvailles de toute la famille au port de Calais ! Ouf, on est arrivé à la maison !

Ce qu’on en pense :

  • Notre plus long séjour (3 semaines) jusqu’ici. On a trouvé notre rythme de voyage : on a les trucs et astuces pour trouver de l’eau, se débarrasser des eaux sales, vider les toilettes… dans un pays où les infrastructures spécifiques au motorhome sont presque inexistantes. On se rapproche de l’idée que l’on se fait de notre voyage en Amérique : la liberté, des solutions trouvées au jour le jour sur le terrain...
  • La pluie n’est pas un problème pour visiter. Certes, il a plu presque tous les jours. Mais cela ne nous a pas empêché de nous promener, de découvrir et de visiter. Bon, évidement, c'est plus chouette avec du soleil...
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C’est notre cerise sur le gâteau, celle qui couronne notre préparation au voyage. Quelques jours, entre Noël et Nouvel An, dans les Cantons de l’Est de la Belgique : Malmedy et ses crèches de Noël, le Château de Reinhardstein, le Signal de Botrange et sa balade sur les caillebotis…

Ce qu’on en retient :

  • Le préfiltre à mazout installé quelques jours plus tôt n’est pas tout à fait opérationnel. Il y a une fuite dans le circuit de carburant. On va voir si les notions de mécanique du mécanicien de bord se sont améliorées. C’est pas encore tout à fait au point, mais on progresse. Ludovic finira par trouver la panne et réparer. Tout seul, comme un grand ! Enfin presque, il a quand même dû appeler un dépanneur, récolter les avis de Philippe, notre mécanicien de référence et de l’importateur du filtre ! Mais il est fier comme un paon !
  • On a dormi au sommet de la Belgique ! Ce soir-là, on a tous fait le calcul, c’est Catalina qui était la plus haute de Belgique ! Ca ne s’oublie pas !
  • On est prêt ! L’Amérique nous attend...