L'histoire du Concorde

Comment se déplacer pendant notre voyage ? C'est le motorhome qui a été choisi. Pourtant, il ne partait pas favori !
Juillet 2019
400 jours
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D’abord, petite question de vocabulaire, pour que les choses soient claires : quelle est la différence entre un motorhome, un mobilhome, un camping-car, RV, etc.

En fait il n’y en n’a pas ! En fonction de la région, on parlera plutôt de motorhome (en Belgique), de mobilhome (en Belgique aussi), de camping-car (en France et en Wallonie), RV - Recreational Vehicle (en Amérique du Nord)… Bref, chacun fait comme il veut.

Nous, on a décidé que ce serait un motorhome, parce qu’un camping-car, c’est autre chose !

On avait déjà notre camping-car ! Souvenir d’enfance et fidèle compagnon de nombreux voyages, notre camping-car Alpen Kreuzer Super GT était, jusque-là, notre logement favori quand on partait en vacances. Cette tente pliante aménagée dans une remorque est légère, spacieuse, confortable et authentique… tout pour plaire. Sauf qu’il faut quand même du temps pour monter et démonter ce camping-car et que si les températures baissent, il est inutilisable ! On doit bien avouer que c’est avec un petit pincement au cœur qu’on s’est résolu à le laisser au garage pour partir en Amérique. Mais on y reviendra surement un jour.

Notre camping-car... fidèle compagnon d'années de voyage 
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Quand la décision a été prise de faire un long voyage à travers les Amériques, s’est alors posée la question de : « Comment ? ». La première réponse a été « En sac à dos, et on prend les transports en commun ! ». Mais la proposition n’a pas tenu très longtemps. La formule est alléchante, quand on est à deux, mais elle a l’inconvénient de demander beaucoup de logistique (quand on est à 6 et qu’il faut changer de bus, de logement ou faire face à des imprévus, tous les jours, c’est pas si simple !), beaucoup d’argent (du logement et des restos tous les soirs pour une famille nombreuse, cela chiffre vite !) et plein de difficultés pour tout ce qui concerne la scolarité ! Proposition abandonnée donc.

Assez rapidement, l’idée de partir avec un motorhome s’est imposée. Avec les avantages qu’on lui connaît : on est autonome, on va où on veut, on est toujours chez soi en étant ailleurs, on ne doit pas payer de logement, on peut cuisiner partout, les enfants peuvent faire leurs devoirs pendant qu’on roule… Bon, mais il y avait aussi des réticences : cela coûte cher à l’achat, encore plus cher si on doit en louer un sur place, cela consomme beaucoup de carburant, c’est encombrant… et puis surtout, c’est pas beau et ça pue !

Il faut savoir que, pendant des années, on s’est baladé à travers l’Europe avec notre tente. Et à chaque fois qu’on tombait sur un motorhome, on trouvait ça pas beau et pas pratique ! Ca dénature le paysage, on ne peut s’arrêter que sur des parkings, on n’est pas en contact avec la nature, c’est cher et ça pollue ! Donc les a priori étaient plutôt négatifs.

Mais il y a un moment où on a bien dû se rendre à l’évidence : c’était le moyen de locomotion idéal pour le périple que l’on voulait faire !

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Pour amener un motorhome en Amérique, il n’y a qu’une solution : le bateau. Et cela à un coût certain. Nous avons d’abord pensé acheter le motorhome en Amérique, mais il y avait plusieurs obstacles à cela :

- En Amérique du Sud, l’usage du motorhome n’est pas aussi développé qu’en Europe ou aux Etats-Unis. Les véhicules neufs ou d’occasions sont assez rares.

- Les seules possibilités d’achat viennent de familles européennes qui réalisent le même type de voyage et qui sont déjà sur place avec leur motorhome. On peut en trouver, mais il faut tomber sur une famille qui termine son voyage au moment où le nôtre commence. Pas si facile. En plus de cela s’ajoutent des difficultés administratives pour la vente d’un véhicule européen dans un pays latinoaméricain. Encore moins facile. Il faut aussi trouver une famille de 6 personnes. Presqu’impossible.

- On peut trouver en Amérique des grands motorhomes (RV) venant du Canada et des Etats-Unis. Il sont solides, confortables et robustes, équipé d’un moteur V10 Ford, réputé increvable. Mais leur consommation monte à 30l/100 km. Même si le prix du carburant est parfois plus bas en Amérique et qu’on table sur un véhicule européen qui consomme entre 12 et 15l/100 km, le coût d’une traversée en bateau est amorti après plusieurs milliers de kilomètres.

Nous avons donc décidé d’acheter notre motorhome en Belgique. Bien sûr, en ayant examiné l’aspect financier de l’opération, mais surtout parce qu’acheter notre compagnon de voyage à l’avance, nous permettra de le tester, de le connaître, de l’apprivoiser, de connaître ses limites, ses qualités et ses faiblesses, de l’aménager en fonction de notre expérience, de partir en toute confiance… et cela, ça n’a pas de prix !

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Un fois la décision prise, il fallait encore trouver la perle rare, qui permette de proposer 6 ceintures de sécurité et 6 couchettes, sans devoir démonter la table matin et soir (c’était le premier critère !).

Mais avant cela, il fallait maîtriser le jargon des camping-caristes : capucine, profilé, intégral, fourgon, porteur, cellule… du charabia pour ceux qui débarquent dans le milieu. Si je dois résumer, voici quelque raccourcis :

- capucine (le classique, avec un lit au-dessus de la cabine de pilotage – on a de l’espace mais ça consomme et c’est encombrant)

- profilé (comme la capucine, mais en plus aérodynamique, avec un lit qui descend du plafond – consomme moins mais il faut descendre le lit tous les soirs)

- intégral (carrosserie plus aérodynamique, et gain d’espace à l’intérieur)

- fourgon (la camionnette aménagée en motorhome, comme le célèbre combi VW)

Mais encore :

- le porteur (le véhicule sur lequel est construit le motorhome, souvent des Fiat, parfois des Ford, Renault, Mercedes, Iveco)

- la cellule (la partie habitable du motorhome, construit par une firme spécialisée, différente du porteur : Chausson, Burstner, Bavaria, etc.)

Une fois ces quelques notions assimilées (et bien d’autres !), nous avons défini le type de véhicule nécessaire à notre voyage :

- 6 couchettes permanentes

- Un porteur fiable, dont la marque est présente en Amérique

- Une mécanique pas trop récente, pour ne pas avoir de problème d’électronique ou de filtre à particules… bref que n’importe quel mécano puisse nous dépanner sans avoir le matériel dernier cri sous la main.

- Une autonomie en eau et en énergie

- Une cellule de qualité, qui tienne le coup sur les pistes... et avec 4 enfants à bord !

En résumé : la perle impossible à trouver !

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Pourtant, la perle rare, nous avons fini par la trouver !

Nous avions déjà arpenté les allées du Salon du Motorhome de Bruxelles, celui des motorhomes d’occasion à Anvers, nous maîtrisions le jargon des connaisseurs… enfin, plus ou moins… Et c’est lors d’une chaude journée d’été, en visite chez un concessionnaire à Temse, que nous tombons sur le Concorde. Coincé entre deux géants (carrément des bus !) de la marque allemande, il nous a tout de suite paru sympathique. C’était le moment du coup de foudre, mais on ne le savait pas encore !

On le visite, on prend les infos, on l’examine, le vendeur répond aux questions qu’on lui a déjà posé des milliers de fois, on se rend compte qu’on n’est pas encore si connaisseurs que cela… et on continue notre chemin… C’était le premier concessionnaire qu’on visitait, il y en avait encore d’autres sur notre liste, on n’allait pas bêtement succomber au premier rendez-vous ! Et puis, c’était pas pour nous, il fallait un permis poids-lourds pour le conduire…

Coincé entre deux géants, première rencontre avec le Concorde... 

Mais à côté du Concorde A850 ST, monté sur un porteur Iveco 59.12, tous les autres motorhomes nous ont semblés si fades : des armoires qui ne tiennent pas en main, des espaces de rangement minuscules, des finitions un peu « brol », des équipements si pauvres, une autonomie si faible, une solidité si précaire, un espace si limité… C’était pas notre truc !

Les jours passent, les semaines passent… On revient donc du côté de Temse, avec Philippe, copain mécano qui tâte la bête, avec les enfants, qui éprouvent les équipements, avec Cédric, copain camionneur qui le met à l’essai… À chaque fois, on le laisse seul sur le parking, entre les deux géants. A chaque fois, on sent que nos destins devaient se croiser…

Et finalement, on décide de l’acheter…

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Depuis ce jour, on n’a pas regretté notre achat. C’était en septembre 2016. Le temps que Ludovic passe son permis camion, il était en notre possession en juin 2017. Depuis lors, on s’est apprivoisé l’un l’autre. Chaque fois, de bonnes surprises nous attendent. On découvre des équipements ou des fonctionnalités qu’on ne soupçonnait pas et qui améliorent la vie à bord.

C’est notre première expérience en motorhome. On ne se rend pas compte, au début, qu’il est hyper équipé. C’est au fur et à mesure des rencontres qu’il dévoile tout son potentiel : « Ha bon, vous n’avez que 100l d’eau dans votre motorhome ? Nous en avons 450 ! » ou encore « Tiens, il n’y a pas de ventilateur sur vos lanterneaux ? » (sur un ton quelque peu fier et légèrement dédaigneux, bien sûr !). Il n’est évidemment pas parfait, il a ses petits défauts et ses petites humeurs. Tout n’a pas été rose tous les jours : quelques problèmes de freins, des problèmes électriques se sont invités… heureusement pendant la période de garantie… Mais tout est réglé à présent… et on ne pourrait envisager un autre compagnon de route…

Si vous voulez en savoir plus sur ses équipements et les aménagements que l’on y a apporté : Concorde : petite visite guidée. Et pour connaître les voyages préparatoires qu’on lui a fait subir : Concorde : des voyages de préparation.