#09 - Les villes de l'Altiplano

Entre Sucre, la ville blanche, et Potosi, la ville d'argent, une montée sur les hauts-plateaux de l'altiplano bolivien.
Du 22 au 29 août 2019
8 jours
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Lorsque nous arrivons à Sucre, le camping que nous avons choisi pour quelques jours est complet. Et c'est le seul de la ville ! Nous patientons donc deux nuits sur la Plaza Treveris. Cette place est réputée sûre, calme (ce qui est important pour nos nuits) et plate (tout aussi important dans une ville à flanc de montagne !). Notre première nuit à 3.000 m s'annonce donc sous de bons auspices !

Alors que 18h approche et que le soleil commence à se coucher, des centaines de jeunes rejoignent la place. Dans un mélange de zumba et de danses folkloriques, des dizaines de groupes se forment aux quatre coins de la place pour entamer, à la manière d'un quadrille, une série de danses en groupe : il y a ceux qui dansent avec un foulard, d'autres avec une sorte de petite jupette, ceux qui répètent au son de la fanfare....

Chacun avec sa propre musique, dans un joyeux capharnaüm qui fait plaisir à voir. On ne se lasse pas de faire le tour de la place pour participer à l'ambiance et admirer les prouesses techniques de certains. Les groupes sont organisés un peu à la manière des majorettes, avec un(e) guide qui donne le rythme et, grâce à l'un ou l'autre signe de la main et à quelques coups de sifflets, marque les changements de rythme et de chorégraphie. C'est fascinant, d'autant plus que les participants sont très jeunes, et n'hésitent pas à arborer fièrement leur plaisir de perpétuer des danses folkloriques.

A 21h30, toutes les sonos s'éteignent et le calme revient sur la place. Nous allons pouvoir passer une bonne nuit.

Le lendemain, un motorhome français fait son apparition sur la place. Vanessa, Pascal et Maëlys (pavamae.fr) sont, comme nous, sur les routes des Amériques. Nous leur faisons un petit bonjour et décidons de commencer la soirée avec un apéro, pour échanger nos filons de voyage... Alors que l'apéro est bien entamé, les musiques refont leur apparition sur la Plaza Treveris.

Cette fois, juste sous nos fenêtres, deux groupes folkloriques s'affrontent, un peu à la manière d'un 'battle'. Ce sont les Caporales Centralistas de Sucre. D'un côté, les filles, de l'autre côté, les garçons. Au milieu : nous ! Et la fanfare qui donne le rythme...

Les Caporales Centralistas de Sucre 

Les garçons sont tous coiffés d'un chapeau de cowboy, qu'ils manipulent avec la main. A leurs mollets, des dizaines de grelots sonnent à chaque pas. Ils avancent et passent à l'assaut, dans une chorégraphie très codifiées, tentant d'attirer l'attention des filles... Avant de se replier...

De leur côté, les filles feignent l'indifférence, dans un petit mouvement du bassin qui fait virevolter leur jupette. Un air de ressemblance avec le twist. Quand les garçons les approchent, elles reculent, de manière dédaigneuse ! Le ballet dure des dizaines de minutes, chacun ajustant sa chorégraphie en fonction de l'autre groupe. Jusqu'à l'approche finale...

Quelle chance d'avoir pu assister à cette répétition de Caporal (une danse folklorique typiquement bolivienne) ! Nous nous endormons avec en tête le bruit des tambours, des trompettes et des grelots... En souvenir, nous avons retrouvé un grelot égaré qui s'est échappé d'un mollet, abandonné sur le bord du trottoir. Nous l'avons ramassé pour le placer dans notre boite à souvenirs...

Si vous avez envie de voir ce que donne le spectacle des Caporales Centralistas, allez jeter un coup d’œil sur leur page Facebook : https://www.facebook.com/pg/centralistassucre

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L'étape de Sucre est une étape de repos. Après les pistes de la Chiquitania, les esprits sont fatigués et la mécanique a enduré un bon coup. Il y a des réparations en perspective. Nous profitons du micro-camping d'Alberto et Felicidad : max. 3 motorhomes peuvent y occuper l'espace. On est un peu à l'étroit, mais l'endroit est sympa, calme et surtout à quelques pâtés de maisons de la grand-place de Sucre. Tout y est à portée de main !

Le micro camping d'Alberto et Felicidad 

Mais ce qui fait l'atout numéro un de ce camping, c'est son propriétaire : Alberto ! Ce professeur d'université proche des 80 ans est renommé dans toute la Bolivie (et même au-delà) pour ses travaux en matières de bobines électriques. Plusieurs fois par semaine, ses élèves viennent au camping pour suivre le cours qu'il donne dans son petit atelier. Alberto nous aura permis de profiter de ses connaissances et de son carnet d'adresses. Chaque fois que nous lui avons demandé un conseil, il a trouvé la bonne personne pour nous aider ! Extraordinaire !

Quand nous arrivons au camping, deux énormes camions allemands sont déjà sur place. Nous sympathisons et profitons de leur expérience et de leurs outils pour réparer ce qui doit l'être :

  • La chasse et le ventilateur du système de toilettes qui sont cassés (ça sentait pas bon !)
  • le klaxon qui, avec les secousses, s'est détaché et est déconnecté (or un klaxon, en Bolivie, c'est vital !)
  • la fixation de la boite à fusibles qui a cassé (toujours les secousses)
  • le groupe électrogène, qui n'a toujours pas voulu démarrer depuis Montévideo
  • et le gros morceau : une pièce de soutien qui relie le pare-choc avant au châssis s'est brisée sur les pistes ! La pièce était déjà rouillée, mais elle est à présent coupée nette ! Impossible de trouver la pièce d'origine. Heureusement, une petite visite dans les ateliers d'un artisan et nous avons, en une demi-journée, une nouvelle pièce neuve, plus épaisse (donc plus résistante) et en acier inoxydable (donc insensible à la rouille) !
Réparations sur le Concorce 

Mais avant toutes ces réparations, nous avons dû dépoussiérer le Concorde. Dans toutes les soutes, jusque dans les lits des enfants, la poussière des pistes s'est glissée ! Dans le coffre arrière, pourtant étanche à la pluie, une couche de 2 cm de poussières s'est accumulée. Un bon nettoyage est donc indispensable. Nous vidons les principales soutes, pour nettoyer à fond, mais il reste encore de la poussière. Nous la traînerons jusqu'à la fin de notre voyage. Impossible de tout nettoyer !

Un passage au car-wash s'avère donc nécessaire, mais avec notre gabarit, nous faisons plusieurs adresses avant de trouver notre bonheur ! C'est finalement dans un 'lavadero' pour camion et bus que nous atterrissons.

Edna s'informe du tarif : 80 Bolivianos (une dizaine d'euros) pour un lavage complet, incluant le lavage de la cabine, du châssis et la fumigation du châssis (projection d'un nuage de diesel et d"huile sur le châssis pour le protéger !). Mais le lavage va nous laisser un gout amer en travers de la gorge. Pas au niveau du lavage, qui était impeccable. Plutôt au niveau des conditions de lavage : ce sont des enfants qui lavent notre motorhome. Ils ont l'âge de Mateo. Ils sont probablement très peu payés. Ils rampent en-dessous du Concorde pour nettoyer le châssis. Ils projettent un nuage de pétrole pour la fumigation, sans aucune protection... On est gêné, sans savoir que faire. On essaie de se racheter une conscience, en donnant un pourboire directement aux enfants. En espérant que cela leur permettra de se nourrir convenablement. On se dit qu'il vaut mieux qu'ils soient ici que dans la rue... Mais l'expérience reste amère. La place de ses enfants est dans une école, pas dans un car-wash.

Lavadero de Sucre 
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A l'époque coloniale, Sucre était une des villes les plus importantes de la couronne espagnole. Aujourd'hui encore, Sucre reste la capitale constitutionnelle de la Bolivie. Un titre qu'elle se dispute avec La Paz, qui abrite désormais le siège du gouvernement. Une rivalité existe toujours entre les deux villes.

Pour nous, Sucre est un véritable oasis. Pas tellement à cause de la végétation, qui n'est pas très présente dans la ville. Mais plutôt un oasis économique et culturel. Une bouffée d'oxygène dans une Bolivie dont les campagnes sont très rudes et très arides. C'est avec bonheur que nous arpentons les rues de cette ville dans laquelle on trouve tout : restaurants, glaciers, magasins de chaussures, etc. Edna en profite pour refaire la garde-robe des enfants : baskets pour tout le monde !

Dans le centre de Sucre, tous les bâtiments sont d'un blanc éclatant. Avec le ciel bleu des altitudes et le soleil présent toute la journée, le contraste est saisissant. De plus, la température est toujours idéale : près de 25°c toute l'année. Quelle douceur... cela ne donne pas envie de partir.

Nous parcourons également les trésors culturels de la ville :

La Casa de la Independencia, dans laquelle le nouveau parlement est nommé après chaque élection. C'est aussi ici qu'a été signé l'acte d'indépendance de la Bolivie.

Le Convento de Santa Catarina. Aujourd'hui encore, ce couvent abrite des sœurs qui y vivent et y travaillent pour la communauté. Même si aucun contact ne leur est permis avec l'extérieur, une petite cafétéria permet d'apercevoir les grilles à travers lesquelles elles peuvent distribuer les biscuits qu'elles préparent.

Le Mercado central, incontournable dans toutes les villes et villages de Bolivie. Il regorge de tout ce qu'on peut rêver, pour manger, boire et tenir une maison. On en profite toujours pour faire des réserves de fruits et légumes... parfois inconnus chez nous, mais parfaitement connus de notre déléguée colombienne : Edna qui nous régale à chaque fois : elle goûte, elle palpe, elle sent, elle critique, elle change, elle négocie le prix, elle explique pourquoi elle ne veut pas de sac plastique... Quel plaisir de la voir dans son élément parmi ces centaines d'échoppes.

Il y a aussi les petits plaisirs qu'on se fait lors des pauses de midi. Notamment le fameux Choripan, le pain-saucisse sudaméricain... presque aussi bons que les pains saucisses des Grands Feux d'Ittre !

La Cathédrale, et son musée qui recèle bon nombre de richesses.

La Cathédrale de Sucre 

Après 7 jours, nous quittons Sucre, une ville dans laquelle nous avons repris des forces et où l'on se sera fait plaisir !

Le Concorde est prêt à affronter de nouvelles routes. Nous montons vers l'altiplano bolivien et ses sommets à 4.000 et 5.000 mètres d'altitude. L'ascension commence...

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Il y a quelques années, alors que la cimenterie qui jouxte la ville de Sucre effectuait des opérations d'extraction du plâtre, un pan entier de la montagne a dévoilé ce qui deviendra le plus grand gisement d'empreintes de dinosaures fossilisées au monde ! Des milliers d'empreintes apparaissent sur une paroi verticale à 70 degrés. Un mur qui culmine à 120 mètres reprend les empreintes de 4 grandes espèces de dinosaures.

Il n'en fallait pas plus pour que le Parque Cretacico soit créé. Même s'il a des allures de parc d'attractions, il est pourtant assez intéressant. Les enfants se délectent des histoires de dinosaures et de géologie.

Les reproductions, grandeur nature, des dinosaures...

Il faut attendre la pause de midi de la cimenterie pour que l'accès aux empreintes nous soit autorisé. Munis d'un casque de chantier, Santiago, Mateo et Ludovic (Manuel, Catalina et Edna restent dans le parc, car trop jeunes !) descendent au pied de la falaise pour approcher ces vestiges du passé.

A 3.000 mètres d'altitude, la remontée est dure. Mais le spectacle et les explications du guide valaient bien le petit effort.

De retour au camping dans le colectivo, nous traversons le sympathique et grouillant mercado campesino.

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Quand nous quittons Sucre, situé à 3.000 m, la route qui mène à Potosi aboutit à plus de 4.000 m. Elle est parfois vertigineuse, mais superbe !

Nous décidons de faire une étape à quelques kilomètres de Potosi pour respecter le principe de ne pas passer deux nuits d'affilée avec plus de 500 m de dénivelé. Ceci afin que nos organismes du plat pays puissent s'acclimater en douceur aux hautes altitudes. Nous trouvons un bivouac au milieu de l'altiplano, à 3.600 m. Nous sommes seuls au milieu de la montagne, perdus dans cette immensité. Le coucher de soleil et la nuit étoilée sont superbes.

Le lendemain matin, nous levons le camp vers Potosi.

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L'histoire de la ville de Potosi est liée à l'argent. Pas la monnaie, le métal !

Depuis des siècles, bien avant l'arrivée des espagnols, les incas connaissaient l'existence de minerais d'argent dans la montagne de Potosi. Mais le sommet était sacré. Les incas n'ont pas osé y toucher. Les espagnols ont eu moins de scrupules, et n'ont pas hésité à commencer l'exploitation de mines d'argent dans les montagnes qui entourent la ville. Aujourd'hui, pas grand-chose n'a changé à Potosi. La montagne qui surplombe la ville est éventrée, et des mineurs risquent encore, chaque jour, leur vie pour extraire le métal précieux. Même si le filon n'est plus ce qu'il était, même si la source est tarie.

A 4.100 mètres d'altitude, la ville de Potosi, surplombée par une montagne à moitié dégarnie, fait peine à voir. Pas beaucoup d'attraits extérieurs pour cette ville industrielle. Il nous a fallu trouver un emplacement de parking dans le bas de la ville pour découvrir ce qui fait pourtant le charme de Potosi : son centre historique.

Pour y arriver, la petite balade à pieds a pourtant bien commencé. Mais la ville est plutôt pentue, et l'altitude ne nous aide pas à retrouver notre souffle. C'est finalement dans un colectivo, un minibus, que nous gravissons le dédale de petites rues qui amène à la place centrale de Potosi. Le temps d'y arriver, il est déjà midi, et tous les monuments sont fermés pour cause de pause déjeuner.

Nous faisons un petit détour par le 'mercado central', pour y profiter des couleurs et des senteurs des marchés des Andes. On se laisse tenter par un bouillon de bœuf dans une petite gargote au cœur du marché. On se serre autour d'une table microscopique. La tenancière nous sert, ravie du groupe qui s'est invité à sa table. Le premier bol (celui qu'on a pris pour goûter) est vite avalé par les enfants. Il en faudra ensuite un second, un troisième... jusqu'à arriver au sixième bol de bouillon pour rassasier toute la famille. Que c'était bon, cette cuisine simple mais goûteuse... On en aurait bien pris encore un bol, mais on décide de continuer notre chemin à la recherche de feuilles de coca.

La prochaine nuit en altitude pourrait s'avérer difficile. On achète donc un paquet de feuilles de coca. Une poignée dans une tasse, une bonne rasade d'eau bouillante, du sucre pour ceux qui aiment, et on obtient une infusion efficace contre le mal des montagnes, le 'soroche'. Nous voilà paré de remèdes locaux pour braver plusieurs nuits en altitude. L'effet est là : aucun cas de mal de l'altitude parmi nous ! La feuille de coca a fait son ou ses effets !

En attendant l'ouverture des musées, nous patientons sur la place centrale de Potosi. A l'ombre de la cathédrale, où il fait trop froid, ou au soleil au centre de la place, où il fait trop chaud ! On ne sait pas très bien comment appréhender ce soleil des hautes altitudes, qui passe d'un extrême à l'autre.

La Plaza de Potosi est animée, surtout au moment de la sortie des écoles, sur le coup de midi. Le calme revient ensuite, mais les dizaines de vendeurs ambulants sont toujours bien présents : sucreries, glaces, fruits, jus... qui régalent les écoliers ou le personnel des administrations qui jouxtent la place. C'est une belle atmosphère qui incite à la détente.

Parmi les marchands ambulants, on a même trouvé des empanadas (sortes de chaussons farcis) à déguster pour combler le petit creux laissé après notre bouillon. Une file importante devant le marchand éveille tous nos espoirs d'un en-cas extraordinaire ! Malheureusement, le chausson bolivien n'était pas à la hauteur de nos attentes. Beaucoup trop sucré (alors qu'il était censé être salé !). On a dû s'en débarrasser. Dommage !

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Du temps de sa splendeur, la ville de Potosi était plus peuplée que Londres ou Paris. C'est dire l'importance stratégique que revêtait la ville pour la couronne espagnole. Bon nombre des richesses espagnoles venaient de Potosi. Pendant des siècles, Potosi a été le centre monétaire de la planète.

Les Espagnols y ont d'ailleurs construit une 'Casa de la Moneda', une Maison de la Monnaie, qui avait pour unique fonction de frapper les monnaies de l'empire espagnol. Aujourd'hui, l'immense 'Casa de la Moneda' est devenue un musée très intéressant qui relate l'épopée et l'histoire de la monnaie 'Made in Potosi'.

Toute la chaine de fabrication était centralisée dans cette unique Maison de la Monnaie, la plus importante de toutes les Amériques : extraction du minerais, fonte du métal, laminage des lingots d'argent, découpe et frappe de la monnaie... un artisanat local qui s'est transformé, au fil des siècles, en véritable industrie de la fabrication des pièces de monnaie. D'abord avec la seule force humaine, ensuite avec l'aide de la force animale, enfin avec la vapeur et l'électricité... l'évolution des outils et des technologies montre une passionnante histoire de la monnaie espagnole.

Les lettres 'PTSI' (pour Potosi) étaient superposées pour former un signe gravé sur toutes les monnaies frappées dans la ville. Ceci afin de reconnaître la provenance de la pièce. La petite histoire raconte que ce signe a inspiré un autre signe aujourd'hui mondialement reconnu : $. Le dollar est donc né à Potosi !

Le sigle PTSI qui a inspiré le $ !
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Avant de quitter Potosi pour rejoindre Uyuni, nous devons nous ravitailler en carburant. Aucune pompe à essence entre les deux villes distantes de près de 200 km. On a un peu de mal à trouver du carburant dans la région. Pas parce qu'il y a une pénurie. Mais parce que le prix du diesel est différent en fonction de nos origines.

Pour faire le plein en Bolivie lorsque l'on a une plaque étrangère, il existe trois possibilités :

1) Payer le prix réservé aux étrangers : soit 9,57 bolivianos au lieu de 3,72 bols (le prix réservé aux Boliviens). Cela fait un prix au litre plus de deux fois plus cher, équivalent au prix de nos stations services en Belgique.

2) Arriver à la pompe à essence avec des bidons. Et demander qu'on remplisse les bidons au prix bolivien. Auparavant, ne pas oublier de cacher le véhicule avec plaques étrangères derrière le coin. Ensuite, il faut faire un nombre d'aller-retour avec les bidons, proportionnel au rapport entre la capacité du bidon et la capacité du réservoir. C'est plus long, mais c'est le moins cher.

3) Arriver à la pompe à essence avec le véhicule en demandant : "A combien vous me faites le litre de diesel ?". Réponse du pompiste : "9,57 bols avec facture". Contre-attaque de l’étranger : "Et sans la facture ?". Réponse du pompiste : "7 bols, mais il faut se dépêcher." Négociation de l'étranger : "7, c'est trop cher. Ok pour 6 ?". Réponse finale du pompiste : "Ok, on se dépêche". Petite précision : cette technique ne peut fonctionner que si l'administrateur de la pompe à essence est absent au moment du ravitaillement. Une variante dans la réponse du pompiste est alors : "Revenez à 19h30."

La pratique d'un prix plus élevé pour les étrangers et le trafic qu'il y a autour sont devenus tellement communs que lorsqu'un étranger commence à sympathiser avec un bolivien, à un moment de la conversation, le Bolivien va demander : "Ca va, tout va bien ? Est-ce que tu as besoin de carburant ?" C'est presque devenu un signe d'amitié...