Lorsque nous arrivons à Sucre, le camping que nous avons choisi pour quelques jours est complet. Et c'est le seul de la ville ! Nous patientons donc deux nuits sur la Plaza Treveris. Cette place est réputée sûre, calme (ce qui est important pour nos nuits) et plate (tout aussi important dans une ville à flanc de montagne !). Notre première nuit à 3.000 m s'annonce donc sous de bons auspices !
Alors que 18h approche et que le soleil commence à se coucher, des centaines de jeunes rejoignent la place. Dans un mélange de zumba et de danses folkloriques, des dizaines de groupes se forment aux quatre coins de la place pour entamer, à la manière d'un quadrille, une série de danses en groupe : il y a ceux qui dansent avec un foulard, d'autres avec une sorte de petite jupette, ceux qui répètent au son de la fanfare....
Chacun avec sa propre musique, dans un joyeux capharnaüm qui fait plaisir à voir. On ne se lasse pas de faire le tour de la place pour participer à l'ambiance et admirer les prouesses techniques de certains. Les groupes sont organisés un peu à la manière des majorettes, avec un(e) guide qui donne le rythme et, grâce à l'un ou l'autre signe de la main et à quelques coups de sifflets, marque les changements de rythme et de chorégraphie. C'est fascinant, d'autant plus que les participants sont très jeunes, et n'hésitent pas à arborer fièrement leur plaisir de perpétuer des danses folkloriques.
A 21h30, toutes les sonos s'éteignent et le calme revient sur la place. Nous allons pouvoir passer une bonne nuit.
Le lendemain, un motorhome français fait son apparition sur la place. Vanessa, Pascal et Maëlys (pavamae.fr) sont, comme nous, sur les routes des Amériques. Nous leur faisons un petit bonjour et décidons de commencer la soirée avec un apéro, pour échanger nos filons de voyage... Alors que l'apéro est bien entamé, les musiques refont leur apparition sur la Plaza Treveris.
Cette fois, juste sous nos fenêtres, deux groupes folkloriques s'affrontent, un peu à la manière d'un 'battle'. Ce sont les Caporales Centralistas de Sucre. D'un côté, les filles, de l'autre côté, les garçons. Au milieu : nous ! Et la fanfare qui donne le rythme...
Les garçons sont tous coiffés d'un chapeau de cowboy, qu'ils manipulent avec la main. A leurs mollets, des dizaines de grelots sonnent à chaque pas. Ils avancent et passent à l'assaut, dans une chorégraphie très codifiées, tentant d'attirer l'attention des filles... Avant de se replier...
De leur côté, les filles feignent l'indifférence, dans un petit mouvement du bassin qui fait virevolter leur jupette. Un air de ressemblance avec le twist. Quand les garçons les approchent, elles reculent, de manière dédaigneuse ! Le ballet dure des dizaines de minutes, chacun ajustant sa chorégraphie en fonction de l'autre groupe. Jusqu'à l'approche finale...
Quelle chance d'avoir pu assister à cette répétition de Caporal (une danse folklorique typiquement bolivienne) ! Nous nous endormons avec en tête le bruit des tambours, des trompettes et des grelots... En souvenir, nous avons retrouvé un grelot égaré qui s'est échappé d'un mollet, abandonné sur le bord du trottoir. Nous l'avons ramassé pour le placer dans notre boite à souvenirs...
Si vous avez envie de voir ce que donne le spectacle des Caporales Centralistas, allez jeter un coup d’œil sur leur page Facebook : https://www.facebook.com/pg/centralistassucre