#06 - Les îles brésiliennes

De Florianopolis à l'Ilha do Mel, exploration des îles et des plages du littoral brésilien
Du 26 juillet au 1er août 2019
7 jours
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1.000 km séparent la frontière uruguayenne de l'île de Florianopolis. Une route longue et droite, sous la pluie.

Jusqu'à Porto Alegre (à la moitié du trajet), la route est morne et ennuyante. De chaque côté, à perte de vue, des terres cultivées en attente de la fin de l'hiver. Au bord de la route, des immenses silos à grains... des dizaines, des centaines même ! On est bien dans la partie agricole du pays. Le grenier à blé du Brésil, voire du monde... Une agriculture très industrialisée, en témoignent les hangars avec des dizaines de moissonneuses. On imagine que les OGM et Monsanto ne sont pas loin. Peu de place pour l'agriculture paysanne.

On fait aussi la connaissance des 'paradouro', les arrêts routiers : une pompe à essence, un restaurant et parfois un hôtel. Et devant, des gros camions et quelques voitures. On profite parfois de l'un d'entre eux pour se dégourdir, passer aux toilettes et prendre des nouvelles via le wifi. Le soir, on s’arrête aussi sur leur parking pour profiter de la nuit et commander un repas de camionneur.

Paradouro : le relais routier brésilien 
Arrêt pour la nuit sur un parking d’hôtel autoroutier 

Sur le bitume, d'immenses camions nous dépassent parfois : une dizaine de trains de roues (j'ai compté, cela fait quand même 34 roues au total!), une longueur jusqu’à 30 mètres... ils tracent la route ! Seuls les quelques péages arrivent à les faire ralentir.

Un camion  de 34 roues..

A partir de Porto Alegre, toujours vers le nord, où nous allons chercher un peu de soleil, le paysage change. Les montagnes et la végétation apparaissent. La pluie cesse et quelques rayons de soleil font leur apparition. On reconnait le Brésil qu'on s'était imaginé.

A partir de Porto Alegre, les montagnes font leur apparition 

Il nous aura fallu un peu plus de deux jours pour atteindre Florianopolis, notre première étape brésilienne.

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l'Ilha Santa Catarina, tout le monde l'appelle Florianopolis, du nom de la grande ville qui garde son entrée.

Un seul pont enjambe le bras de mer qui la sépare du continent. A l'entrée et à la sortie du pont, une ville : des tours d'appartements et des grands immeubles. Une autoroute qui fait entrer et sortir des milliers de voitures. Pas très engageant. En tout cas assez loin de la petite île typique qu'on avait imaginée.

On commence notre découverte par le nord de l'île. A oublier ! Là aussi, c'est du béton, la ville et des grands immeubles. La progression est difficile, à cause d'un fléau qu'on retrouve partout sur l'île : les dos d'ânes (ou dispositifs ralentisseurs pour les puristes) ! Il y en a partout ! Tous les 300 m environ. Et pas question d'essayer de passer en force : ils sont mal (ou pas) signalés, bien raide et bien vicieux. Du genre qu'il faut se remettre en première sinon on se tape la tête au plafond. Et relancer à chaque fois les 5 tonnes du Concorde, cela prend du temps. Un trajet de 15 minutes se transforme en une bonne demi-heure. Sans compter le chauffeur qui en a marre de ces gestes encombrants et répétitifs.

Notre rencontre avec l'Ilha Santa Catarina n'avait donc pas bien commencé. A la fin de la journée, alors que le soleil se cache derrière l'horizon, une lueur d'espoir se fait sentir : nous arrivons à Barra de Lagao, au centre de l'île... Ici, l'agitation semble avoir disparue...

Barra da Lagao, dans le centre de l’Île
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Quand nous arrivons dans le village, il fait presque noir. Le parking du centre du village est trop petit pour nos 9 mètres. Mais un groupe de villageois nous indique qu'on peut se garer sur un emplacement "stationnement interdit" pour la nuit. On obtempère avec plaisir.

La nuit n'a pas été excellente. On est samedi soir et les fêtards nous tiennent éveillés jusque tard (ou tôt, c'est selon le point de vue). Les voitures à la musique vrombissante défilent. On a du mal à s'endormir, mais cela finit par arriver...

Le lendemain matin, on découvre Barra da Lagoa au grand jour. Une plage de sable fin de plusieurs kilomètres , une baie qui nous protège des vagues de l'océan (mais pas trop, pour que les surfeurs débutants puissent en profiter), un petit chenal et une jetée (où il est bon de flâner pour rencontrer les pêcheurs qui veillent sur le phare), un petit port de pêche (pour se ravitailler en poisson frais), des petits commerces, une église dont on ne connait pas très bien la religion (on est au Brésil !), une plaine de jeux, des tables en forme de jeu d'échecs (où les anciens se réunissent le matin pour jouer au domino) et, bien sûr, un terrain de volley et de foot dans le sable (ici, cela ne rigole pas : le terrain est éclairé en soirée !).

On est dimanche et le monde afflue pour profiter du joli village. Mais il n'y a toujours pas de soleil !

Nous faisons une balade qui nous amène dans une magnifique petite crique déserte. Les enfants profitent des vagues et des gros rochers. Un belvédère nous permet aussi d'admirer le point de vue sur la baie.

En fin de journée, un buffet de glaces promis aux enfants nous permet d'améliorer notre vocabulaire portugais des parfums de glaces. Edna prépare un excellent poisson récupéré chez les pêcheurs. Quelle douceur de vivre...

Buffet de glaces à Barra da Lagoa 

La journée se termine avec une baignade des enfants. Ils sont seuls sur la plage, en maillots. Un brésilien qui passe par là nous demande : «Vous venez d'Ushuaia ?». Je réponds dans un portugais impeccable : «Nao». Il répond, un grand sourire aux lèvres et en regardant les enfants dans l'eau: « Alors vous venez au moins de Patagonie !», sous-entendant qu'il fait trop froid pour se baigner... S'il s'avait d'où on vient...

Baignade de fin de journée... 

Le jour de notre départ de Barra da Lagoa, le soleil fait son apparition... il est temps d'explorer les autres plages de l'île...

Barra da Lagoa sous le soleil 
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"C'est comme cela qu'on m'avait vendu le Brésil, avec du soleil !". Voilà la première phrase de Santiago le matin où le soleil a fait son apparition. Et il a raison ! Le Brésil sans le soleil, ce n'est pas le Brésil. Et le soleil, cela change tout. Une plage qui est belle devient magnifique, une chouette promenade devient géniale... Le soleil fait apparaître les superlatifs. Manuel nous dira même : "Papa, je sais pourquoi c'est beau. C'est parce que c'est paradisiaque !". Tout simplement !

Le programme de la journée est consacré à la découverte de nouvelles plages (y a pire comme programme !). Nous descendons vers le sud de l'Ilha Santa Catarina pour atterir à Punta da Armaçao. Il y a une plage, mais pas exceptionnelle. Ce qui nous attire, c'est la petite île (ou est-ce une péninsule ? on ne sait pas trop...), reliée à la plage par un ponton. On profite du lieu pour un petit pique-nique en bord de mer.

Une petite promenade nous permet de faire le tour de l'île, qui est minuscule, mais très agréable.

Avant de reprendre la route, Mateo repère un pêcheur. Cela tombe bien, on veut du poisson. Dans un portugais impeccable (un mélange d'espagnol, de gestes, de sourires et de grimaces), Edna se renseigne sur le poisson, négocie le prix, demande qu'on nous découpe les filets (sans les arêtes mais avec la peau, c'est meilleur !). En quelques minutes, l'affaire est faite et nous sommes sur la plage, entre les bateaux, avec un pêcheur qui nous découpe le poisson qu'il a pêché il y a quelques heures....

On ne saura jamais ce que c'est comme poisson (avec notre portugais impeccable, on a quand même compris que c'est une sorte d'anchois...), mais on peut certifier qu'il était excellent !

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Avant d'aller à Punta d'Armaçao, on avait déjà passé une matinée sur la Praia da Joaquina. Et elle nous plaisait bien. La plage est immense, les vagues sont belles, le cadre est superbe... On décide donc d'y revenir pour y passer quelques jours. Le temps de pouvoir faire la lessive dans la petite ville voisine : Lagoa. On est coincé entre la mer et le joli petit lac qui occupe le centre de l'île.

Les journées sont consacrées au farniente. Ludovic se sacrifie en emmenant les enfants à la plage, pendant qu'Edna profite de leur absence pour donner un bon coup de ménage dans le motorhome.

Le soir, Mateo et Manuel préparent un petit apéro de leur fabrication.

Quand on n'est pas à la plage, on est juste à côté, sur les rochers qu'on explore, admirant les immenses vagues qui viennent s'écraser en projetant un nuage d'eau vers le ciel. Impressionnant.

Après deux nuits sur place, le linge que nous avions laissé à la blanchisserie est prêt et nous devons reprendre la route. On garde un souvenir agréable de la Praia Joaquina qui aura permis de nous poser quelques jours avant de reprendre la route. Nous quittons désormais Florianopolis pour une autre île plus au nord : l'Ilha do mel.

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Depuis le début de la journée, il est passé et repassé devant nous sur la plage pour nous en proposer. Nous avons, à chaque fois, trouvé la force et le courage de refuser. Mais on le savait bien : on finirait par succomber aux churros de la Praia Joaquina.

Probablement que c'est un churros qu'on trouve sur toutes les plages du Brésil, voire du monde. Probablement que ce n'est pas quelque chose de typique. Mais pour nous, cela restera, pour toujours, les churros de la Praia Joaquina.

Imaginez : un churros version XXL. Épais comme jamais. Croquant au dehors et bien tendre à l'intérieur (non, ce n'est pas une pub pour une marque de frites). Bien chaud et tout juste sorti de son bain d'huile. Chocolat ou Dulce de leche (une sorte de caramel au lait qu'on retrouve dans toutes les pâtisseries du continent) pour le farcir, au choix. Et la touche finale : garniture de noisettes grillées, de poudre de coco ou de vermicelles de toutes les couleurs...

Qui aurait pu y résister ? Pas nous en tout cas ! On décide donc de terminer notre journée avec ce Churros exceptionnel.

On envoie Edna aux négociations. Elles sont rudes. Impossible de faire baisser le prix. Le vendeur est catégorique : "Le prix, c'est le prix". Finalement, il ne baisse pas le prix, mais il nous offre un churros ! Vous comprenez la différence ? Nous oui, le vendeur ne perd pas la face, et nous, on est content !

Et la dégustation : c'est croquant, c'est fondant, c'est crémeux, c'est délicieux et c'est une nouvelle fois crapuleux. On ne l'oubliera pas!

Difficile de résister... 
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En quittant Florianopolis, il nous reste 400 km à parcourir pour rejoindre notre prochaine étape de Pontal do Sul (qui nous permet de prendre le bateau pour Ilha do Mel). En une journée, c'est faisable !

C'est au moment où on se dit que, jusqu'ici, on a eu aucun embouteillage depuis le départ de notre voyage, que cela arrive. Et au Brésil, on ne fait pas les choses à moitié !

Alors que nous sommes dans les montagnes entre Curitiba et Florianopolis, une colonne de fumée se détache de l'horizon. Encore un feu de forêt qui décime la forêt primaire amazonienne ? On le croyait... Mais non ! Un camion qui s'est retourné et qui brûle sur l'autoroute !

Après quelques minutes, le trafic s'arrête net sur l'autoroute.

On attend bien sagement assis au volant. Mais cela commence à durer. Les enfants s'impatientent. Nous aussi. Les chauffeurs des camions qui nous entourent aussi. Tout le monde descend sur le bitume. On prend des nouvelles. Apparemment, quand cela arrive, parfois ça va vite, parfois ça dure... personne n'ose avancer un chiffre du temps que cela va prendre...

Sur l'autre voie, en sens inverse, les camions passent et donnent des gros coups de klaxon. Pour nous dire que cela se débloque ? Pour nous dire que c'est une cause perdue ? On ne sait pas trop. On en arrive à la conclusion que c'est pour nous encourager...

Ludovic a déjà fait le tour du motorhome avec les enfants : ils vérifient que les niveaux sont bons, que les pneus sont bien gonflés... tout est en ordre ! Edna a déjà parcouru quelques chapitres de son bouquin. Comme cela dure, elle décide de peler les patates et les pommes pour la compote et la purée de ce soir. Entretemps, Ludovic en profite pour faire le tri dans ses photos. Les enfants trouvent de quoi s''occuper, soit sur le tarmac de l'autoroute, soit dans le motorhome...

C'est au moment où cela se débloque que ça devient rigolo ! Les camions se mettent à vrombir, les coups de klaxon se font entendre.... c'est la cohue générale : dans l'urgence, on trouve une place pour les casseroles où bouillent les patates, on attache les enfants, on démarre le moteur alors que des dizaines de camions nous dépassent déjà... Finalement, on est reparti ! Tout le monde a repris sa place....

Combien de temps est-on resté coincé ? On ne le sait pas vraiment car on n'a plus de montre... Ce serait entre 3 et 4 heures. Petite parenthèse mémorable dans notre voyage...

En redémarrant, on passe à coté des restes du camion calciné qui a été mis sur le côté...

Mais la journée n'est pas finie. Dans un peu plus d'une heure, le soleil disparaîtra sous l'horizon. Et la règle qu'on s'est fixée est de ne jamais rouler de nuit. D'abord parce que c'est risqué : les autoroutes sont bordées de piétons, de cyclistes, et autres joggeurs... qui deviennent invisibles (puisque non éclairés) une fois la nuit tombée. Ensuite, on veut arriver à l'endroit de notre bivouac avant que la nuit ne tombe, pour jauger l'ambiance du quartier...

Aujourd’hui, on devra rouler de nuit pour rejoindre l'étape. La tension se fait sentir dans l'habitacle quand la route commence à descendre la montagne de manière vertigineuse. Les immenses camions descendent au ralenti, cela sent les plaquettes de freins brûlées... Comme cela ne suffit pas, le brouillard a fait son apparition, des travaux et des travailleurs (non éclairés) travaillent à quelques centimètres de la voie de circulation....

C'est l'enfer... Mais on en est sorti ! L'arrivée dans la plaine a baissé la tension d'un cran. Après une recherche de parking infructueuse à Pontal do Sul, la libération viendra d'un hôtel accueillant à quelques kilomètres de là. On bivouaque sur le parking, au milieu des arbres, pour la nuit.

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L'Ilha do Mel (L'île du Miel) est paradisiaque. Il n'y a pas d'autre mot pour qualifier cette île qui a tout pour plaire : plages de sable blanc, cocotiers, jungle, grottes mystérieuses, forteresse... on se croit plongé dans un film de pirates !

Nous sommes partis assez tôt (enfin, selon nos horaires... il était quand même déjà 9h !) pour profiter de l'Ilha do Mel. Un petit bateau nous prend en charge à Pontal do Sul pour assurer la demi-heure de navigation qui doit nous amener à Brasilia, un des deux villages de l'île. A bord, il y a : nous, un soldat, un jeune couple accompagné de ce qu'on imagine être la belle-mère qui chaperonne... Pas grand-monde donc. La journée s'annonce superbe, avec un soleil qui a déjà bien réchauffé l'atmosphère.

Une fois arrivés sur place, tout le monde se disperse et nous nous retrouvons seul sur la plage, à la recherche de ce qui pourrait nous servir de petit déjeuner. Dans la précipitation du départ et l'horaire matinal, nous n'avons pas eu le temps de prendre notre petit déjeuner. Notre choix est simple : le premier qui sert à manger, on s'assied et on mange. On se retrouve donc dans une petite paillote à commander des "Pasteis" de fromage, de poissons et de scampis. Le pasteis est impressionnant : un immense chausson frit remplit notre assiette. Mais le contenu sera moins impressionnant : beaucoup d'air et une maigre garniture un peu sèche. Rien d'exceptionnel donc. Il est 10h, mais à défaut d'autre boisson, on déjeune avec une bouteille de coca cola...

L'Iha do Mel a la forme d'un "8", avec en son centre, une bande de sable qui relie les deux parties de l'ile. Deux villages peuplent l'île : Brasilia (au centre du 8) et Encatandas (à l'extrémité du 8). Quand on regarde la carte de l’île, on dirait une véritable carte aux trésors avec, d'un côté, une forteresse portugaise et, de l'autre côté, une grotte enchantée.

Nous sommes pratiquement seuls sur l'île.

Nous commençons notre exploration de l'île par la forteresse. Une balade de 4 km sur la plage de sable fin nous y emmène. A l'horizon, des petits îlots surmontés de palmiers. Au bout de la plage, un phare qui surplombe l'île. A l'autre bout de la plage, une forteresse, qui protégeait la route vers le port de Paranagua. Mais elle est bien cachée et ne se laisse pas encore apercevoir. Nous la découvrons au fur et à mesure de notre avancement.

L'endroit est idyllique et la plage est tellement vaste à marée basse que chacun chemine selon son humeur : certains les pieds dans l'eau, d'autres les doigts de pieds dans le sable... Mateo trouve un bâton pour porter ses chaussures. Catalina se mouille jusqu'au genou dans les vagues. Manuel et Santiago s'inventent des jeux en cours de route. Edna ouvre le cortège en fixant l'horizon. Ludovic ferme la marche et en profite pour prendre des photos.

Au bout de 4 kilomètres, nous sommes aux pieds de la muraille. La forteresse est là, devant nous. Après une petite pause, nous escaladons les quelques rochers pour rentrer dans le fortin. Un premier niveau nous amène au-dessus de la muraille, avec les canons qui scrutent l'horizon en attente d'un ennemi anglais, espagnol ou d'un bateau pirate en quête de trésor !

Derrière les grands murs qui bordent l'océan, un havre de verdure nous accueille : l'ancienne caserne est envahie par une végétation luxuriante. Nous nous arrêtons quelques instants sur les bancs à l'ombre des cocotiers pour discuter avec le guide du musée qui nous donne quelques explications historiques intéressantes.

Enfin, nous retournons sur la plage en passant par le portail principal de la forteresse : la mer, la plage et la forteresse. Nous sommes toujours seuls sur l’île. L'endroit est envoûtant, on imagine un bateau pirate qui arrive à l'horizon, et les soldats portugais préparer leurs canons pour défendre leur route commerciale...

Le retour vers Brasilia se fait par le sentier intérieur de l'île : la vue est plus limitée, mais il est déjà midi et nous bénéficions de l'ombre de la jungle qui nous entoure. De plus, la marée montante nous fait craindre une progression difficile sur la plage.

Etant donné la marée haute, nous ne pouvons rallier Encantandas par la terre. Nous décidons de louer les services d'un bateau taxi qui, en quelques minutes, contourne une partie de l'île pour nous déposer à Encantandas.

Les 8 kilomètres de promenade de ce matin ont épuisé notre réserve d"eau. Nous faisons un court arrêt au petit supermarché pour acheter de l'eau et remplir nos gourdes.

Nous avons faim. Notre recherche d'une table nous amène, sans le vouloir, à la Gruta encantada (la grotte enchantée). Une grotte immergée à marée haute qui donne directement sur la plage. Le spectacle est grandiose. La marée a déjà envahi une bonne partie de la grotte. Les vagues s'entrechoquent et rebondissent sur les rochers avant de s'engouffrer dans la grotte. La force des éléments qui se joue à quelques mètres de nous est impressionnante.

Il est déjà 15h et nous n'avons toujours pas mangé. Nous trouvons porte close dans toutes nos tentatives. Nous nous rabattons finalement sur un salon de thé en bord de mer. Le dîner-goûter sera donc composé de tapioca (des crêpes à la farine de manioc) au dulce de leche ou au jambon-fromage, de brownies au chocolat et d'une délicieuse Pitaya. Une crème glacée d'un fruit inconnu, accompagné de noisettes, amandes, lait en poudre. Délicieux!


En attendant le bateau du retour, les enfants profitent encore de quelques instants sur la plage, alors que le soleil se couche à l'horizon.

La journée a été bien remplie. Physiquement difficile, sous un soleil de plomb. On se dit que nos enfants sont tous-terrains. Malgré la faim, la soif, la chaleur et la fatigue, ils ont continué à profiter de la chance qu'ils ont d'être là, dans cet endroit exceptionnel. Ils semblent avoir apprécié chaque moment qui leur a été offert. C'en est émouvant...

Sur le chemin du retour, on profite des derniers paysages que nous offre le bateau. Les mines sont fatiguées, mais on sait qu'on vient de vivre une journée inoubliable. C'est pour ce genre de moment qu'on fait ce genre de voyage.

C'était notre dernière journée sur les côtes brésiliennes. Demain matin, nous mettons le cap à l'ouest. On s'enfonce de 800 km dans les terres pour rallier les fameuses chutes d'Iguazu...