C'est le grand jour ! Le jour 1 ! Celui à partir duquel tout va commencer. Celui qui marque le début de l'aventure sur les routes. Celui qui nous fera quitter la ville pour découvrir de nouveaux horizons. Aujourd'hui, notre motorhome arrive à Montevideo !
En fait, il est déjà arrivé la nuit passée. Nous l'avons suivi sur le positionnement GPS de Marine Traffic, et nous avons vu le Grande Francia se rapprocher et entrer dans le port. Notre Concorde est à bord, mais il doit encore être débarqué pour que nous puissions le récupérer. A 9h30, Ludovic se présente dans les bureaux de KMA, la firme représentant l'armateur Grimaldi en Uruguay. Il est trop tôt ! Le déchargement n'est pas encore terminé. Revenez à 14h ! Nous faisons la connaissance d'une famille française qui, elle aussi, vient chercher son camping-car. On promet de se revoir l'après-midi.
A 14h, c'est bon, le Concorde est débarqué, il a son numéro d'emplacement et on peut aller le récupérer. Facile à dire. Une série de démarches administratives nous attend. En compagnie des 'Dodos à l'ouest' (la famille française originaire de Nantes), nous passons donc d'un bureau à l'autre : vérification des papiers, constitution d'un dossier, payement, cachet, etc. La liste est longue, et on ne comprend pas toujours à quoi cela sert. Mais on le fait. Cela laisse le temps de faire connaissance avec nos nouveaux amis : Pauline et Nicolas, avec leurs 3 enfants (Lucas, Thomas et Martin) ont un projet d'itinéraire similaire au nôtre, mais dans un ordre différent.
Au bureau des douanes, nous patientons plus d'une heure en attendant la seule et unique personne qui peut signer nos papiers. Le groupe s'élargit, avec deux couples d'allemands qui viennent récupérer leur véhicule. Ludovic joue les traducteurs pour toute la bande.
On va y arriver !
Vers 16h, les choses s'emballent : les papiers sont signés, on peut continuer ! Mais les entrepôts du port ferment à 16h30. Si on veut récupérer le concorde aujourd'hui, il va falloir se dépêcher : Edna négocie avec le gardien du port pour qu'il nous fournisse un laissez-passer. Il ne peut pas. Coup de fil au responsable de l’entrepôt. Lui, il peut donner l'ordre. C'est fait. On peut rentrer. Mais l’entrepôt est à 3 km de l'entrée du port. Vite, trouver un taxi, sinon il sera trop tard. On trouve le taxi. On dit au taxi qu'on est pressé. Il appuie sur le champignon. Avec Nicolas, Ludovic arrive chez Tamer, l'entrepôt n°25. On y croise Georg, l'allemand qui, par un autre chemin, est arrivé au même point que nous. On trouve le responsable de la livraison. Oui. Oui. Oui. On y est. On a réussi !
Mais non. Il nous manque deux papiers à trouver dans le port. Et il est trop tard, les bureaux sont fermés. Andrès nous explique les papiers qu'il nous faut. Et il donne rendez-vous deux jours plus tard, car demain c'est férié... On arrive quand même à jeter un petit coup d’œil dans l'enclos pour voir nos motorhomes. Ils sont là. Sagement alignés. A nous attendre. Quelle course, et quelle émotion de voir le Concorde si loin de son port d'attache. C'est presque irréel. Incroyable.
Pendant la journée d'attente, nous sympathisons avec les Dodos : petite promenade dans le centre, crème glacée avec les 7 enfants et puis petit resto, de nouveau à 'La Pasiva'. La soirée est très chouette, on évoque nos voyages respectifs, nos difficultés, nos espoirs, etc. Le courant passe bien et cela fera partie des beaux moments de notre voyage. Seul petit bémol : il faudra quand même que les Français comprennent que la dernière Coupe du monde, c'est la Belgique qui aurait du la gagner ! Je suis sûr que mon boucher serait d'accord avec moi ! Mais bon, passons !
Vendredi 19 juillet à 8h30. Nous sommes 3 devant l'entrée du port : Georg (Allemagne), Nicolas (France) et Ludovic (Belgique - Liechtenstein). Un véritable commando, déterminé comme jamais : "Aujourd'hui, on récupère notre motorhome !". Nous faisons les 3 kilomètres qui séparent l'entrée du port de l’entrepôt 25, à pieds. Le soleil est à peine levé sur Montevideo et l'activité du port est impressionnante : valse de conteneurs, défilé de camions, amarrages de bateaux gigantesques... On récupère les papiers manquants en cours de route.
Cette fois, c'est bon, tout est en ordre. On a les clés. Ludovic sort le Concorde de l'enclos. Georg sort sont Iveco tout-terrain aussi. Problème pour Nicolas : son camping-car est bloqué par un véhicule espagnol qui ne veut pas démarrer. La batterie est morte. On discute. On spécule. Va-t-on le pousser, le remorquer, le tirer ou le câbler ? On essaie un peu de tout cela, et finalement le camping-car français est libéré ! Le passage aux douanes n'est plus qu'une formalité. Mais il aura quand même encore fallu 4 bonnes heures pour sortir du port ce matin.
Ludovic gare le Concorde devant le Splendido Hotel. Il envoie le signal au reste de la famille. Ils peuvent sortir. On peut y aller. Tout le monde sort de l’hôtel avec impatience. On veut revoir notre maison roulante : "Papa, tout va bien ? Il est entier et en bon état ? Pas de vol ?" Le visage des enfants s'illumine quand ils aperçoivent le Concorde. Un moment qu'ils n'oublieront probablement jamais. On est tellement heureux de le revoir. On l'avait quitté à Anvers il y a un mois. Il n'a pas changé ! On a presque envie de le serrer dans nos bras.